Sté de Musique « la Patriote »

patriote en 1895

C’est en 1890 que la société fut créée, mais ce n’est qu’en 1895 qu’elle fut déclarée en préfecture, pour témoins, la bannière et les statuts approuvés par le maire de l’époque et le sous-préfet le 8 juillet de cette même année.

Cette société vit le jour, semble-t-il, en concurrence à une autre société nommée « l’écho des carrières », dont les membres étaient principalement issus des cadres et des dirigeants de l’exploitation de la pierre.

patriote en 1895

Le cahier de comptes, détenu par le secrétaire/archiviste actuel, Gérard Robert, fait état des frais engagés et des recettes depuis 1895, avec quelques interruptions dans les archives, notamment entre 1914 et 1920, mais aussi entre 1947 et 1952.

Les frais étaient principalement liés au fonctionnement : location, achat et réparation d’instruments à Lyon, mais aussi chauffage, (charbon) et éclairage (pétrole), réceptions diverses (vins d’honneur, banquet de la Sainte Cécile)

Les recettes provenaient des cotisations des membres titulaires (1 franc par mois en 1895), des dons des membres honoraires (153,75 francs en 1895), des prestations dans les communes voisines (99,65 francs à Saint-Sorlin en 1899) et aussi de la subvention communale (60 francs par an).

patriote en 1898

En 1895, la société comptait 32 membres titulaires, élèves et exécutants, et 25 membres honoraires : elle recrutait essentiellement dans la commune, et ce, jusqu’en 1990. Par la suite, le manque de musiciens locaux a nécessité un recrutement extérieur et principalement un rapprochement avec l’harmonie de Lagnieu. En 1990, sur 23 exécutants, 15 habitaient le village, contre 1 actuellement ; la Commission Civile formée de quatre personnes non exécutants, travaille à la bonne organisation des manifestations.

La bannière a été financée par une souscription puisqu’on peut lire dans le cahier des comptes, en date du 29 septembre 1896 : « bénéfice sur la souscription de la bannière : 81 francs »

Les statuts de l’Association reflètent une grande rigueur, pour ne pas dire sévérité, dans l’organisation.

Art. 15 : « le nouveau membre accepté … versera la somme de 5 francs et achètera, à ses frais, l’uniforme de la société. »

Art 16 : « les répétitions sont obligatoires pour les membres, le nombre est fixé à deux par semaine ».

Art. 17 : « ceux qui ne se présentent pas au moment de l’appel, seront frappés d’une amende de 25 cts. »

Tous les mois, le chef et le sous-chef passent les « troupes » en revue : 25 cts d’amende pour un instrument mal entretenu (art. 28). Il est interdit de porter l’uniforme en dehors des jours prévus par le Conseil d’Administration et tout manque de respect envers le président ou provocation de troubles dans une fête est passible d’une amende allant jusqu’à 10 francs, voire d’exclusion (art. 31).

Pour la plupart, les instruments étaient loués ou achetés à Lyon : 1er juin 1895, 29 francs pour la location d’instruments à Lyon et le 4 août, 400 francs pour un achat, toujours à Lyon, à la maison Respeau. L’association avait dû s’endetter pour financer ces dépenses importantes : un emprunt de 800 francs avait été contracté en avril 1896.

Quelquefois, les sociétaires rachetaient leur instrument : Henri Serin a racheté un piston le 1er janvier pour la somme de 27,75 francs (cahier de comptes).

Outre la participation aux différents festivals musicaux de la région, (les Avenières en 1897, Sault en 1898), les musiciens animaient le village, ainsi que les villages voisins, aussi bien dans l’Ain que dans l’Isère, notamment à l’occasion des « vogues » ; cela semblait être une bonne source de revenus (69,90 francs en 1904, sachant qu’une prestation rapportait à la société 1 franc par musicien présent).

Le rôle de l’association ne se résumait pas à l’animation du village, mais semblait, en 1895, vouloir revêtir un rôle social important, puisque avec les bénéfices réalisés, il était prévu de subvenir aux besoins des sociétaires en difficulté …une mutuelle en quelque sorte. On retrouve sur le cahier de comptes, à la date du 10 janvier 1900 : « don fait par la société à Pascal Cl. pendant sa maladie : 10 francs. » Les membres honoraires ne pouvaient pas prétendre à cet avantage, mais en revanche, la société s’engageait à les accompagner « en grande tenue » au champ du repos (art. 25).

Gérard Robert raconte : « Le premier enterrement que j’ai fait en tant que musicien, était celui du grand-père des Garçon de la Montagne. On était tous en tenue de parade et nous avons accompagné le corbillard de la Montagne à l’église, tout en jouant la Marche Funèbre de Chopin. Lors de la cérémonie à l’église, nous avons joué différents morceaux dont « fleur pleure » et « rêveries du soir ». Ensuite, nous avons accompagné le défunt au cimetière où nous avons joué jusqu’à ce que tout le monde soit parti. »

Chaque année, Sainte Cécile était fêtée dignement, comme elle l’est encore de nos jours. En 1895, le banquet regroupait 61 personnes, tant exécutants qu’honoraires ; chacun participait au financement de son repas qui coûtait, à cette époque, environ 3 francs. Les repas s’organisaient à tour de rôle dans les différents établissements du village : Rhône, Chassignon, Dupuis, Dépierre.

Animation du village à l’occasion du 14 juillet dans les années 1960

 

Animation du village à l’occasion du 14 juillet dans les années 1960

 

Quelques noms qui ont marqué la société

Année

Président

chef

1895

? Rigot

?

1904

Jean Baptiste Malpertuis

Pierre Rey

1923

Pierre Rey

Henri Ballet

1941

Félix Salomon

Henri Gros

1952

Paul Jarjaille

Henri Gros

1955

Jacques Minangoy

Henri Gros

1961

Jacques Minangoy

Henri Gros

1970

Emile Rigot

Henri Gros

1975

Jean Mitaine

Henri Gros

1991

Fernand Trompille

Occasionnellement Louis Marque

2002

Joseph Ynesta

La patriote sous la présidence de Monsieur Jarjaille (de 1952 à 1954)

patriote

De gauche à droite,

Assis : Rhône Henri, Petit Clair, Mitaine Joseph, Ballet Henri, Gros Henri (chef), Jarjaille Paul (président), Martin Henri (président d’honneur), Bert Auguste.

Debout 1er rang : Thomann Julien, Marin Lucien, Morel Pierre, Salomon Aimé, Peysson Pierre, Deschamp Marius, Gros Camille, Gros Louis, Giroud Louis, Vierne Joseph.

Debout 2ème rang : Charrel Antonin, Teste Roger, Peysson Raymond, Robert Gérard, Gros Emile, Montzillard Julien, Dépierre Paul, Dépierre Lucien.

Debout 3ème rang : Garçon René, Charrel André, Millet René, Gros André, Garçon Jacques, Moly Jean

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